Les organes de traités des Nations Unies découlent de divers traités internationaux (conventions, pactes) et supervisent la mise en œuvre de leurs provisions au moyen de 4 actions principales : (I) analyse de rapports périodiques soumis par les États (II) Clarification et interprétation du traité concerné par l’adoption d’observations générales; (III) examen de plaintes (seulement après que tous les recours possibles ont été épuisés); (IV) enquête sur les violations graves ou systématiques (voir sommaire).
Le Comité fonde ses analyses sur un dialogue interactif avec l’État et également sur les informations transmises par d’autres organes/agences des Nations Unies -comme l’UNESCO et les ONG- au moyen de rapports parallèles, offrant ainsi aux organisations de la société civile un point d’entrée et un moyen de pression ainsi que la possibilité d’élaborer une stratégie sur le plan international. Les organes de traités des Nations Unies prennent les rapports parallèles très au sérieux puisqu’ils fournissent de solides preuves sur la façon dont l’État a rempli ou non ses obligations.
Un fois que l’Organe de traité possède à la fois le rapport gouvernemental et le rapport parallèle, il convoque une session et accorde un délai au gouvernement et à la société civile pour attirer leur attention sur les principaux points qu’ils ont dégagés dans leurs rapports.
Les organes de traités rédigent une liste de problèmes -qui s’avère simplement être une liste de nouvelles questions à l’État. Celui-ci prépare une réponse écrite puis l’organe de traité émet des Observations finales. Ces Observations finales soulignent à la fois les aspects positifs concernant la mise en application du traité et les zones d’inquiétude -avec des recommandations. Ces Observations finales se sont améliorées au fil des années et certaines d’entre elles constituent de très bonnes opportunités de plaidoyer.
Les Observations Générales rédigées par les Organes de traités des Nations Unies se fondent sur les conclusions tirées des rapports gouvernementaux et des rapports parallèles soumis par les organisations de la société civile. Ainsi, effectuer un signalement auprès des Organes de traités génère une interprétation plus poussée de la loi, qui peut être mise à profit.
Les Organes de Traités des Nations Unies les plus pertinents en matière de droit à l’éducation sont :
Pour plus d’informations sur chaque Comité, consulter la page Mécanismes Internationaux des droits de l’Homme.
Le CRC et le CESCR sont les premiers Comités vers lesquels se tourner pour signaler des violations du droit à l’éducation Toutefois, les actions d’autres Comités comme le CEDAW et le CRPD peuvent aussi être très pertinentes dans le cas de signalement de problèmes liés au droit à l’éducation de communautés spécifiques.
De plus, le Comité des Droits de l’Homme peut jouer un rôle dans la surveillance des droits civils et politiques qui affecteraient l’éducation, comme la liberté de culte, la liberté d’expression (y compris la liberté académique), les difficultés à constituer ou adhérer à une organisation syndicale enseignante, les violences à l’encontre des enfants (dont les châtiments corporels), et la liberté de la société civile à s’engager et à travailler sur le droit à l’éducation.
Il est également utile de mentionner le rôle du Comité contre la Torture dans le contrôle et l’accompagnement de l’État en matière de respect de l’interdiction des châtiments corporels à l’école.
Il est important de rappeler que les Comités peuvent uniquement recevoir des rapports venant des gouvernements qui ont ratifié le traité en question. Il faut aussi savoir que tous les organes de traités ne peuvent pas recevoir de plaintes, parce que certains ne sont pas encore entrés en vigueur et parce que dans d’autres cas l’État doit officiellement accepter la compétence du Comité à recevoir les plaintes.
Pour plus d’informations sur les dépôts de plaintes auprès des Organes de Traités des Nations Unies, cliquer ici (en anglais uniquement). Pour une base de données de la jurisprudence des organes de traités, voir la recherche de documents de jurisprudence du HCDH.
Pour savoir quand votre pays sera examiné, consulter le site de chaque Comité.